L'impact d'une utilisation réduite de pesticides serait limité

La Commission européenne a examiné l'impact sur la sécurité alimentaire

Selon une récente étude de la Commission européenne, la réduction de l'utilisation des produits phytopharmaceutiques d'ici à 2030 aura peu d'impact sur la sécurité alimentaire. Le plan visant à réduire de moitié l'utilisation des pesticides pour cette échéance a été largement critiqué, mais la Commission européenne réfute ces commentaires et confirme largement les résultats antérieurs de son étude. Cette réitération intervient à la demande de plusieurs ministres de l'environnement.

Pesticides

Le plan visant à réduire de moitié l'utilisation des pesticides a pour effet de diminuer les rendements des cultures de tomates, de raisins et de houblon. Selon la Commission, ce n'est toutefois pas une mauvaise chose car ces cultures jouent un rôle relativement mineur dans la sécurité alimentaire.

La Commission met en garde contre un éventuel effet domino: la baisse de la production affectera également d'autres secteurs. Le secteur de l'élevage, par exemple, est menacé si les prix des cultures commencent à augmenter en raison de la baisse des rendements, car cela entraînerait également une hausse du coût des aliments pour animaux, ce qui pourrait avoir des conséquences importantes pour les éleveurs.

La nouvelle étude met à jour les modèles précédents et réévalue les hypothèses qui les sous-tendent. Elle critique d'autres études selon lesquelles la réduction des pesticides réduirait de plus de moitié les rendements de toutes les cultures, le principal contre-argument étant que l'impact sur les cultures individuelles n'a pas été suffisamment pris en compte.

Ukraine et sécheresse

L'étude examine également l'impact de la guerre en Ukraine et de la sécheresse sur les prix alimentaires à court et à long terme. Elle conclut que les prix de l'énergie et des carburants pourraient rester élevés pendant longtemps en raison de la guerre, ce qui ferait du désherbage mécanique une solution relativement coûteuse par rapport aux pesticides.

A plus long terme, cependant, l'étude prévoit que le marché de l'énergie reviendra à ses niveaux antérieurs ou les dépassera légèrement, ce qui n'aura qu'un impact minime sur les prix des denrées alimentaires. L'étude a également examiné si l'augmentation des prix des pesticides avait un effet sur la production agricole. Elle conclut que l'impact est limité, car la production de la plupart des cultures n'augmente pas de manière significative en raison de l'utilisation de pesticides.

Des coûts supplémentaires?

Les ministres demandent également que l'on examine les tracasseries administratives qu'entraînerait une réduction de moitié de l'utilisation des pesticides. En effet, les agriculteurs doivent pouvoir prouver qu'ils utilisent moins de pesticides. Selon la Commission européenne, il est difficile de déterminer combien de temps et d'argent les nouvelles règles coûteront, faute de données suffisantes pour l'instant.

Les ministres devraient recevoir le rapport final cet été. Pour l'instant, il ne s'agit que de versions provisoires. Une décision sur l'utilisation des pesticides n'est pas attendue avant l'année prochaine, probablement à l'automne. Ce faisant, il est probable que la nouvelle Commission européenne, qui sera nommée à l'automne 2024, prenne la décision finale.