Rapport économique annuel 2022 de l'industrie alimentaire en Flandre

La Fevia partage son analyse des chiffres annuels

Comme à l'accoutumée, Fevia partage son rapport annuel sur l'industrie alimentaire flamande, cette fois pour 2022. À première vue, l'aperçu de la situation économique est positif: chiffre d'affaires en hausse, nouveau record d'investissements, exportations à nouveau en hausse. Mais ces chiffres sont assortis d'importantes mises en garde.

En bref

Voici un résumé des chiffres clés:

• Un chiffre d'affaires qui a fortement augmenté de 27% pour atteindre 63,2 milliards d'euros. Cela fait toujours de l'industrie alimentaire flamande le plus grand secteur industriel avec une part de 23% du chiffre d'affaires industriel.
• Les investissements des entreprises alimentaires flamandes atteignent un nouveau record. L'industrie alimentaire a investi 1,5 milliard d'euros, soit 12% de plus que l'année précédente.
• Les exportations de produits alimentaires flamands (28,6 milliards d'euros) sont à nouveau en hausse (+18% par rapport à 2021).
• L'emploi dans l'industrie alimentaire flamande continue de croître. Avec 69.500 emplois (+2,4% par rapport à 2021), elle est le plus grand employeur industriel.

Commentaires

La forte augmentation du chiffre d'affaires est principalement due à l'effet prix. En effet, les entreprises alimentaires ont répercuté une partie de l'augmentation exponentielle des coûts de production (matières premières, énergie, emballage, transport, salaires); avec beaucoup de retard. Cette répercussion était nécessaire à leur survie. Précédemment, nous avons rapporté le plaidoyer de la Fevia pour ne pas y voir de l'accaparement de l'inflation.

L'investissement a peut-être atteint un nouveau record (en valeur, il est vrai), mais l'intensité de l'investissement a diminué. En effet, l'investissement a progressé moins rapidement que les ventes. L'intensité de l'investissement est presque à son niveau le plus bas des dix dernières années.

L'explosion des prix de l'énergie et la forte indexation des salaires ont poussé les entreprises alimentaires à se concentrer sur les investissements dans l'efficacité énergétique et l'automatisation. L'innovation a ainsi été (temporairement) mise en veilleuse, ce qui pourrait avoir un impact négatif à moyen terme.

La compétitivité de l'industrie alimentaire flamande est toujours soumise à une forte pression. Un handicap important en matière de coûts salariaux (nos salaires sont 24% plus élevés que la moyenne pondérée des salaires dans trois pays voisins), une électricité plus chère que dans les pays voisins, l'impossibilité de répercuter pleinement les augmentations de coûts, les différentes taxes... pèsent sur la compétitivité des entreprises agro-alimentaires.

En conséquence, la marge nette d'exploitation de l'industrie alimentaire est en baisse structurelle depuis des années. Obtenir une marge suffisante est un défi majeur. En effet, la marge permet aux entreprises alimentaires d'investir, mais aussi de créer des emplois. Et de sombres nuages continuent de planer: augmentation des taxes sur les emballages, des droits d'accises et de la TVA, coûts élevés des déchets, impact du cadre de compensation de la sécheresse, tsunami de réglementations européennes qui s'abat sur le secteur...

Enfin, le marché du travail reste très tendu. En moyenne, il y a 3.500 postes vacants par jour dans l'industrie alimentaire au niveau belge. Il s'agit essentiellement de profils techniques. Cette pénurie de main-d'œuvre devient de plus en plus un facteur limitant la croissance des entreprises flamandes de l'industrie alimentaire.

Lisez le rapport annuel complet de Fevia ici.