- 06 décembre 2023
- | Source: Foodprocess
Pour une production et une consommation alimentaires durables
Explorez la transition vers des protéines alternatives
Cela fait longtemps que les substituts de viande sont très présents dans l'industrie alimentaire. Tellement présents, même, que leur impact aurait été surestimé. Il semblerait donc que la transition protéique nécessite une évaluation. Un article scientifique récent explore les progrès, les moteurs et les obstacles de la transition protéique en analysant le développement et la diffusion de quatre technologies clés utilisées pour fabriquer des produits protéinés alternatifs.
Pressions sur l'environnement
L'élevage de bétail exerce une forte pression sur l'environnement et est l'une des principales causes du changement climatique. Les substituts de la viande sont de plus en plus considérés comme une solution possible pour atténuer ces pressions, d'autant plus qu'ils garantissent une transition vers l'abandon de la production et de la consommation de produits d'origine animale.
Le sentiment général que le système alimentaire n'est pas durable s'est intensifié ces dernières années, ce qui a conduit à des appels en faveur d'un changement fondamental. Le rôle de l'agriculture animale a été au cœur de bon nombre de ces débats, ce qui a suscité un intérêt pour la possibilité d'une transition protéique, où la production et la consommation d'aliments d'origine animale sont remplacées par des substituts végétaux ou des protéines alternatives. Malgré les implications potentielles de cette transition en termes de durabilité, les voies de développement et le potentiel de transformation des technologies correspondantes restent peu explorés.
Recherche scientifique
Dans un article rédigé par Josephine Mylan et John Andrews et publié dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, la transition protéique est soigneusement disséquée, en se concentrant sur quatre technologies cruciales utilisées pour produire des produits protéinés alternatif: les substituts de viande végétaux, les protéines d'origine unicellulaire (SCP), la fermentation de précision et la viande de culture.
L'analyse montre que les développements récents au sein de l'industrie semblent cohérents avec la transition globale vers la durabilité, en particulier l'expérimentation accrue de protéines alternatives par les grandes entreprises alimentaires. Toutefois, des obstacles politiques, réglementaires et culturels subsistent et, de surcroît, sont plus prononcés pour certaines technologies protéiques que pour d'autres. Cela affecte à son tour l'avancement de la transition protéique.
Cet article met en lumière cette dynamique en abordant deux questions: 1) comment les innovations en matière de protéines alternatives se sont-elles développées au cours des trois dernières décennies, et 2) qu'est-ce qui explique leur accélération plus récente? Pour répondre à ces questions, l'article procède à une analyse empirique des quatre innovations protéiques alternatives mentionnées et de la déstabilisation partielle du système d'agriculture animale entre 1990 et 2021.
Conclusions
La recherche suggère que le développement de niches de protéines alternatives s'est accéléré au cours des dernières décennies - et en particulier au cours des 15 dernières années - suite à une augmentation de l'intérêt parmi les organismes scientifiques et technologiques existants qui ont cherché à développer et à commercialiser de nouvelles solutions aux défis du système alimentaire.
En ce qui concerne la première question de cet article, l'analyse souligne que l'accélération du développement des technologies protéiques alternatives est également caractérisée par des différences significatives dans leur degré de diffusion, en partie en raison des conditions techniques et réglementaires différentes pour chaque niche.
Pour la deuxième question, l'analyse adopte une perspective à plusieurs niveaux. Il en ressort que si l'innovation émergeant dans des niches peut effectivement exercer une pression sur le régime établi, une transformation plus large nécessite une pression de la part du régime lui-même et/ou du paysage plus large. Dans le cas présent, la forte pression exercée sur la consommation de viande et de produits laitiers a entraîné une plus grande implication des entreprises, ce qui a contribué à légitimer les technologies protéiques alternatives et encouragé la participation d'autres entreprises.
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