- 27 mars 2024
- En Werner Claeys
- | Source: Foodprocess
Trois entreprises innovantes dans la transformation alimentaire
Changemakers récompense les entreprises vertueuses en termes environnementaux
Pour la deuxième année consécutive, De Tijd et L'Echo ont décerné à 30 entreprises belges une nomination pour le prix environnemental Changemakers 2024. Sur cette liste, nous souhaitons mettre en avant trois entreprises actives dans le secteur de la transformation alimentaire.
Avec Changemakers, les deux journaux économiques souhaitent mettre à l'honneur les entreprises qui se distinguent par leurs solutions environnementales innovantes. Celles-ci apportent une contribution importante aux objectifs environnementaux que l'Europe et notre pays doivent atteindre d'ici 2030.
Selon De Tijd et L'Echo, il s'agit d'entreprises dont la technologie, les produits et services ou le modèle d'entreprise sont les plus efficaces et les plus prometteurs dans la lutte contre le changement climatique et la protection de l'environnement.
"Nous lançons ces prix parce que nous pensons que le changement climatique est l'un des plus grands défis économiques et sociétaux de notre époque. Et parce que nous sommes convaincus que la capacité d'innovation et l'esprit entrepreneurial de nos entreprises sont indispensables pour relever ces défis. La lutte contre le changement climatique devra être menée à la fois par les politiques, les consommateurs et les entreprises", a déclaré Tom Michielsen à De Tijd.
Protealis: installation de speed breeding et utilisation de l'IA
Protealis a été fondée au printemps 2021 en tant que spin-off de l'Institut flamand de biotechnologie (VIB) et de l'Institut flamand de recherche pour l'agriculture, la pêche et l'alimentation (ILVO). L'entreprise a pour objectif de développer de nouvelles variétés de soja adaptées au climat européen et vise principalement les ventes pour la consommation humaine.
Les premiers agriculteurs aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne et en France ont déjà récolté le soja Protealis, mais les ventes restent négligeables pour l'instant. En revanche, dans d'autres régions, comme l'Alsace en France, le sud de l'Allemagne et le nord de la Pologne, la culture est déjà économiquement rentable. Protealis vend ses graines de soja à des distributeurs indépendants, qui les apportent aux agriculteurs.
L'entreprise surfe sur la demande croissante de sources de protéines d'origine végétale pour remplacer la viande. La force d'innovation de Protealis réside dans son installation de speed breeding, qui réduit de trois ans le cycle traditionnel de sélection des graines, et dans le déploiement d'une plateforme qui applique l'intelligence artificielle aux données génétiques de milliers de variétés de soja. Ces données portent sur le rendement, la teneur en protéines et la résistance aux maladies, ainsi que sur les données historiques des champs. De cette manière, Protealis vise à simuler et à prédire plus rapidement quelles sont les meilleures variétés sur lesquelles miser.
Belgian Beer Project: agriculture régénératrice et marché local
Belgian Beer Project, lancé en 2013, est l'une des premières brasseries en Europe à détenir le certificat B Corp pour les aspects sociaux et environnementaux. Par exemple, BBP a réduit la quantité d'eau nécessaire à la fabrication d'un litre de bière de 8 à 5,5 litres. Et l'entreprise souhaite encore réduire cette quantité à 4 litres.
BBP est également très engagé dans l'agriculture régénératrice. Aujourd'hui, 29% de l'orge utilisée par l'entreprise est déjà cultivée selon cette méthode; dans deux ans, ce chiffre devrait atteindre 75%. L'accent mis sur les marchés locaux constitue un autre pilier important de la politique de développement durable de l'entreprise.
Malgré son succès dans des pays comme le Japon, la Corée du Sud et les Etats-Unis, BBP a décidé de ne plus exporter dans ces pays. Des ventes supplémentaires sur le territoire national et en France pourraient compenser cette décision, qui a permis à l'entreprise de réduire considérablement ses émissions de CO2.
Fishway: une pâte à base de cellules souches bourrée de protéines et/ou de graisses
La startup Fishway, âgée d'un an et demi, a la ferme ambition d'innover dans le secteur alimentaire avec des protéines de poisson et des acides gras oméga-3, à partir de cellules souches isolées du tissu musculaire de poisson. Le produit est souvent décrit comme du poisson d'élevage ou de laboratoire. Fishway travaille avec quatre espèces de poissons, dont l'anguille et la perche, et permet aux cellules de se diviser et de croître rapidement à température ambiante avec une alimentation adaptée. Il en résulte une sorte de pâte bourrée de protéines et/ou de graisses.
Elle n'est pas destinée à la fabrication de filets de poisson, mais plutôt d'ingrédients pour l'industrie alimentaire. Pour remplacer les acides gras oméga 3 de l'huile de poisson que l'on trouve notamment dans les aliments pour bébés et pour parents. Fishway veut offrir une solution durable à l'épuisement des océans et à l'élevage de poissons dans des systèmes fermés.
Actuellement, le projet en est encore à la phase de laboratoire. Une première usine pilote est prévue pour 2025, une usine avec bioréacteurs pour 2028. La capacité de production s'élèverait alors à des milliers de tonnes par an. Fishway espère que son nouveau produit obtiendra le feu vert de l'Europe d'ici trois ans.