Les mesures temporaires relatives à l'acier seront définitives dès février

Le Brexit pousse à la recherche de nouveaux marchés

La Commission européenne devrait décider à la mi-janvier de convertir les mesures à l'importation d'acier temporairement introduites en 2018 en mesures définitives d'ici février, et qui devront être appliquées jusqu'en 2021. Les volumes d'importation seront établis sur une base trimestrielle, par produit et par pays exportateur, sauf pour les rouleaux laminés à chaud. Ce dernier point est toutefois remarquable, car de nombreuses aciéries signalent les exportations récentes de rouleaux laminés à chaud de la Turquie et l'accusent d'exercer une pression inutile sur les prix en Europe. D'autres exportateurs vers l'Europe, comme la Russie et l'Ukraine, ont également proposé des prix plus bas, suivant l'exemple de la Turquie, mais ils n'ont pas été jugés très distorsifs.
La plupart des usines européennes disposent actuellement d'un carnet de commandes relativement bien rempli et sont extrêmement fermes dans les négociations de prix. Entre-temps, ils ont changé de stratégie, car si le mois dernier, ils voulaient une augmentation, ils se contentent aujourd'hui d'un maintien des prix ou d'une réduction jusqu'à un maximum de 15 euros.

Pour les sidérurgistes, il est rassurant de savoir que les droits d'importation plus stricts rendront l'importation d'acier encore plus difficile qu'auparavant. D'autre part, les grands consommateurs tels que l'industrie automobile, les fabricants de pneus froids et les entreprises de profilage ont fait part de leurs préoccupations à la Commission européenne. Toutefois, on s'attend à ce que les taxes à l'importation (mesures de sauvegarde) soient adoptées telles que proposées à la fin de l'année dernière.

Le Brexit compte aussi parmi les préoccupations. Certains constructeurs automobiles britanniques ont annoncé des restrictions de production, ce qui a incité les fournisseurs à trouver de nouveaux marchés. L'acier en provenance du Royaume-Uni sera exportable vers l'UE sans surtaxe à l'importation, mais les matériaux transformés, par exemple les voitures, seront taxés. Cela pourrait conduire à une concurrence accrue au sein de l'UE, alors que les nouvelles méthodes d'essai y sont déjà en difficulté et que l'exportation de voitures vers les Etats-Unis pourrait être compliquées suite à l'introduction d'éventuelles taxes à l'importation.