- 26 février 2020
- | 3 min. temps de lecture
- | Source: Motion Control
"Pour une reglementation intelligente de l'IA mais pas un deuxieme RGPD"
La Commission européenne a présenté une vision d'avenir à propos de l'intelligence artificielle. Dans cette vision, elle reconnaît à juste titre que l'Europe doit prendre davantage de mesures pour se placer sur la carte mondiale de l'IA, mais il existe un réel danger que nos entreprises soient à nouveau surchargées de réglementations. Selon Agoria, de nouvelles règles de type RGPD ne sont pas nécessaires.
Cette vision s'appuie sur un plan d'action IA avec un investissement supplémentaire de vingt milliards d'euros sur dix ans. Agoria ne peut qu'applaudir à cela. Toutefois, Agoria s'inquiète des implications d'une éventuelle nouvelle réglementation pour les entreprises belges. Le RGPD est encore frais dans les mémoires et il s'agissait - et il s'agit encore pour les PME - de quelque chose de complexe. Agoria ne veut pas de nouvelles règles de type RGPD. On craint, surtout parmi les PME, que cette nouvelle législation n'entraîne des coûts et des charges administratives disproportionnés. En Belgique, on constate que les grandes et les petites entreprises saisissent l'opportunité de l'IA. Nous devons surtout éviter un sabotage précoce d'une industrie européenne de l'IA en plein essor, ce qui serait un résultat involontaire des bonnes résolutions de la Commission européenne.
Une étude d'Agoria montre que seuls dix pour cent des PME industrielles belges expérimentent l'intelligence artificielle ou les nouveaux modèles de gains numériques.
Une étude d'Agoria montre que seuls dix pour cent des PME industrielles belges expérimentent l'intelligence artificielle ou les nouveaux modèles de gains numériques. Nous devons donc les encourager et les stimuler avant tout, bien sûr en leur faisant les avertissements nécessaires. En tout cas, il y a beaucoup de potentiel. Si l'on considère le nombre d'investissements dans le développement des scale-up ManuTech en Europe, les investissements dans l'IA augmentent de manière convaincante, avec trois fois plus d'investissements que dans la blockchain ou l'internet des objets, selon les chiffres d'Agoria.
La Commission européenne indique déjà clairement qu'elle ne veut pas réglementer toutes les applications de l'IA. L'Europe reconnaît que différents systèmes d'IA peuvent comporter des risques différents. Par exemple, le risque de discrimination associé à une application d'IA pour surveiller une machine est beaucoup plus faible que le risque associé à une application d'IA utilisée dans un processus de recrutement.
La Commission européenne a notamment préparé un livre blanc sur l'intelligence artificielle et une stratégie sur les données non personnelles. Le Livre blanc souligne que l'Europe est le numéro un des applications de l'IA pour l'industrie manufacturière. Agoria préconise vivement que les applications d'IA dans un contexte commercial B2B soient réglementées le moins possible, car les risques mentionnés ici sont clairement plus faibles que pour les applications humaines. Cependant, même dans ce domaine, l'IA peut avoir un impact positif. Peut-être qu'un algorithme intelligent peut aider le gestionnaire dans son recrutement et lui apporter plus d'objectivité et moins de préjugés que l'intelligence humaine.
Le Livre blanc contient de nombreuses propositions concernant la nécessité de transparence et de contrôle humain des systèmes d'IA. Pour Agoria, il est logique que certaines choses soient prévues pour les systèmes à haut risque, par exemple dans le secteur de la santé. Il convient ici de trouver un équilibre sain entre la transparence et le réalisme de l'implémentation. Qui connaît aujourd'hui toute la logique des algorithmes de Waze, Netflix et bien d'autres applications qui facilitent notre quotidien? Waze nous offre le trajet le plus facile, Netflix notre film préféré. En fin de compte, c'est le résultat qui compte.
Agoria considère qu'il est important d'écouter les parties et les entreprises impliquées dans l'évolution future de la législation.
Enfin, Agoria plaide pour que l'on se base sur la législation existante, comme le RGPD, la réglementation relative aux dispositifs médicaux et les directives européennes sur la sécurité des produits et des machines. Il est donc particulièrement important pour l'évolution de la législation d'écouter les entreprises et les parties concernées.
Agoria souhaite répondre à l'appel de la Commission pour un feedback sur le Livre blanc. Nous voulons voir les nombreuses possibilités qu'offre l'IA et ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain.