BELGIAN LASER COMPANY: LA FLEXIBILITE COMME PRINCIPAL ATOUT

“AUJOURD’HUI, TOUT DOIT SE FAIRE JUST-IN-TIME, AVEC PEU DE STOCK”

Patrick Mok est l’administrateur délégué d’une petite entreprise qui connaît un franc succès: Belgian Laser Company (BLC) à Anvers. Depuis ses débuts, cette firme est spécialisée dans la découpe laser mais, en plus de son activité principale, elle effectue également d’autres opérations telles que le soudage, pliage, laminage, perçage etc. Comme l’entreprise a choisi de rester petite, sa flexibilité constitue un énorme atout. BLC possède dans son parc de machines deux découpeuses laser, dont une toute nouvelle machine laser fibre de Mazak. Bref, c’est le moment idéal d’aller jeter un œil chez Belgian Laser Company.

BLC EN BREF
Creation: 1989
Directeur: Patrick Mok
Situation: Anvers
Forme de societé: NV
Activités: Découpe laser, pliage, grenaillage, perçage, taraudage, fraisage, soudage
Personnel: 8

DES DEBUTS CAHOTANTS

“L’idée de créer Belgian Laser Company est née en 1989. A l’époque, un ami à moi faisait toutes sortes de choses avec du plastique. Par exemple, il découpait des formes dans du plexiglas afin de les utiliser comme porte-clé”, explique Patrick Mok, administrateur délégué de Belgian Laser Company. “Lorsque Mazak est venu s’établir à Bruxelles en 1988 et que j’ai eu la chance, âgé 22 ans, de pouvoir acheter en crédit-bail une découpeuse coûtant quelque 350.000 euros (13,8 millions d’anciens francs), j’ai décidé de tenter ma chance.” Au début, BLC comptait trois associés mais au fil des ans, ils ont eu d’autres opportunités et ils sont partis relever d’autres défis. Patrick Mok est alors devenu le seul propriétaire de l’entreprise il y a sept ans. “Les quinze premières années, je travaillais à l’atelier. C’est comme ça que j’ai appris mon métier. Pour être honnête, je dois avouer que nous avons connu une période de vaches maigres au début. Des coûts très élevés et du jeune personnel inexpérimenté, nous avions sous-estimé cette combinaison. Nous n’avions aucune expérience commerciale ou comptable et les clients ne nous connaissaient pas encore.”

SPECIALISTE DE LA DECOUPE

Au fil des ans, BLC s’est de plus en plus focalisé sur la découpe de divers matériaux si bien que l’entreprise peut aujourd’hui proposer une vaste palette d’opérations de découpe. “Nos concurrents découpaient de l’acier, de l’inox ou de l’aluminium. Nous, nous expérimentions avec le plastique, les matériaux d’emballage ou diverses espèces de bois”, explique Patrick Mok. “Cinq ans après le démarrage, nous avons aussi commencé le pliage CNC car nous remarquions que les gens cherchaient de plus en plus un seul et même fournisseur pour usiner toute la pièce. Seul le laquage est encore sous-traité.”

DEUX MACHINES LASER

Les deux machines laser de l’entreprise sont utilisées avec deux équipes mais les différentes opérations continuent à s’élargir. Outre la découpe laser et le pliage, BLC propose aussi plusieurs usinages tels que le laminage, le grenaillage, le perçage, le taraudage, le fraisage et, depuis quelques années, le soudage. “Pour ce qui est des machines de découpe laser, nous avons une Adira laser avec une source laser CO2 de 3.500 W et – notre toute nouvelle acquisition – une machine laser fibre Mazak de 4.000 W”, déclare Patrick Mok fièrement. “Notre nouvel investissement nous permet entre autres de découper certains matériaux encore plus épais. Autrefois, le laiton allait jusqu’à 4 mm, aujourd’hui il va jusqu’à 8. Nous pouvons aussi découper l’aluminium jusqu’à 15 mm. A côté de ça, il y a de nouveaux produits, comme le cuivre rouge, que nous ne pouvions pas travailler autrefois mais que nous pouvons traiter avec le laser fibre. En revanche, le laser fibre ne peut pas découper le bois ou le plastique. Pour ça, nous utilisons toujours la machine Adira. Ces deux machines sont parfaitement complémentaires dans notre entreprise.”

FLEXIBILITE

BLC Fast a été créé récemment. Désormais, les clients peuvent bénéficier d’un service rapide de BLC: les choses commandées avant 10 heures peuvent encore être livrées le jour-même. “Nous entretenons de bons contacts avec le port d’Anvers. En effet, les entreprises portuaires veulent être réactives. En tant que petit acteur, BLC peut opérer de manière très flexible. Au total, nous travaillons à huit: quatre ouvriers, deux employés, moi-même et un collaborateur en contrat d’apprentissage. Nous sommes tous des jeunes gens actifs avec une solide connaissance professionnelle. Les ouvriers ont des années d’expérience dans le secteur métallurgique et les employés sont très polyvalents. Ils peuvent entre autres faire de la programmation CNC, facturer et rédiger des bons. Une journée de travail s’étend de
6 à 20 heures et, durant ce laps de temps, les clients peuvent venir chercher des pièces finies. Ce genre de one-stop-shop est indispensable dans le secteur. Tout doit être effectué just-in-time, sans trop de stock. 80% de ce que nous produisons est livré dans la semaine”, déclare Patrick Mok.

PERSONNEL QUALIFIE

Aujourd’hui, le secteur métallurgique est confronté à une pénurie de main-d’œuvre. Patrick Mok trouve qu’il y a encore une trop grosse différence entre l’industrie métallurgique et l’école. “Les écoles ne parviennent pas à suivre le mouvement. L’industrie évolue vite. Les écoles veulent évoluer aussi mais elles n’ont généralement pas les moyens financiers pour ça. Il est très difficile de trouver des gens qui sortent de l’enseignement secondaire et qui peuvent être exploités immédiatement sur le terrain. Il vaudrait mieux mettre les élèves en contact avec la pratique plus rapidement. Il y a des jeunes de seize ans qui viennent faire leur stage ici ou qui travaillent avec un contrat d’apprentissage. En étant présents chaque jour, ils apprennent beaucoup plus qu’à l’école. Les entreprises sont demandeuses de stagiaires et de contrats d’apprentissage. Ils coûtent moins cher et peuvent effectuer des petites tâches tout en apprenant. Tout le monde y gagne. Si les jeunes diplômés veulent travailler immédiatement à dix-huit ans, cela les rebute. Mais s’ils ont apprécié le contact avec le terrain au fil des ans, ils auront tendance à commencer à travailler immédiatement.”

ROLE DES AUTORITES

En tant que directeur d’une entreprise spécialisée dans la découpe, Patrick Mok s’emploie chaque jour à développer Belgian Laser Company. Mais il rencontre quelques difficultés. “Je trouve que les autorités en Belgique ne font pas assez pour soutenir le secteur métallurgique”, commence-t-il. “Je ne suis pas fan des différents systèmes de fiscalité pour différentes entreprises. C’est deux poids deux mesures. Patrick Mok s’est rendu récemment à Shanghai, où il a constaté de grosses différences par rapport au secteur belge: “Si nous faisons quelque chose, cela doit répondre à une série de conditions. En Chine, j’ai vu faire des choses qui sont correctes sur le plan de la qualité mais qui ne répondraient pas à nos conditions. Parfois, les choses pourraient être un peu plus souples. Le gouvernement nous demande beaucoup mais il nous donne peu en retour. Je soutiens les strictes prescriptions de sécurité mais quitte à travailler avec deux poids deux mesures, je trouve que BLC devrait être contrôlé différemment des multinationales. Je suis ravi que nous puissions travailler en Belgique mais il reste du pain sur la planche.”

CONCURRENCER LES PAYS A BAS SALAIRES

“Grâce à notre flexibilité et notre réactivité, nous ne sommes pas gênés par les pays à bas salaires. Les entreprises un peu plus grosses et un peu plus lourdes en souffrent et elles ont dû agir plus rapidement. Si une entreprise effectue des grosses séries, le pas vers un pays à bas salaires est vite franchi. Dans les années nonante, j’ai vu partir beaucoup d’entreprises effectuant du travail en série mais les demandes plus spéciales resteront ici. En Belgique, les gens sont plus formés et mieux formés. J’en suis convaincu!”