On pourra bientôt déguster de la viande de culture aux Pays-Bas

Selon des sources de RTL Nieuws, des dégustations de viande de culture seront bientôt possibles aux Pays-Bas. Cela pourrait être une réalité dès cet automne. Avec le temps, la viande de culture promet de devenir une alternative intéressante à la viande 'normale'.

Percées

Concrètement, la viande cultivée consiste à extraire des cellules souches de la fesse d'un animal, par exemple une vache. Ces cellules sont ensuite cultivées en laboratoire avec des acides aminés, des sucres et de l'oxygène pour devenir des cellules graisseuses et musculaires, autrement dit de la viande. Il faut environ trois mois pour passer de la cellule souche au morceau de viande. Des recherches récentes s'efforcent de réduire ce temps de production, ainsi que le coût global.

Bien que la viande de culture  soit une invention néerlandaise, les Néerlandais ne sont plus à la pointe dans ce domaine. A Singapour, la viande cultivée est en vente depuis un certain temps et nous avons récemment rapporté que ce produit pourrait également être commercialisé aux Etats-Unis. Bien entendu, nos voisins du Nord ne pouvaient pas rester à la traîne et la politique est passée à la vitesse supérieure.

Obstacles

Jusqu'à présent, la viande cultivée est toujours interdite. Il n'est même pas permis de la goûter, pas même par des chercheurs dans un environnement contrôlé. Cela entrave évidemment le développement de la viande cultivée, qui présente de nombreux avantages en termes de bien-être animal et d'utilisation des sols. Même si l'impact écologique réel de la viande de culture fait encore l'objet de discussions – selon certains, elle ne représente qu'une fraction de la viande 'normale', selon d'autres, elle est bien pire en termes d'émissions de CO₂ –, il s'agit en tout cas d'une alternative qui mérite d'être étudiée davantage.

Sur la scène politique néerlandaise, on travaille depuis 2018 au parcours de légalisation de la dégustation de viande cultivée. Enfin, une motion visant à autoriser la dégustation a été déposée par le VVD l'année dernière. Ces tentatives semblent désormais porter leurs fruits, si l'on en croit des sources proches de la politique.

Dégustation et production

L'objectif des séances de dégustation est évidemment de goûter de la viande cultivée, mais dans un environnement fermé et contrôlé, dans des conditions strictes. Plusieurs parties peuvent être impliquées. Non seulement les chercheurs et les experts peuvent déguster le produit mais en plus, les journalistes et les médias peuvent approfondir leur connaissance de la viande cultivée.

Aux Pays-Bas, deux acteurs importants travaillent sur la viande cultivée: Mosa Meat à Maastricht et Meatable à Delft. Bien entendu, ils souhaitent depuis un certain temps déjà goûter leur viande cultivée, car jusqu'à présent, tout cela reste un peu théorique. Techniquement, leurs produits devraient être parfaits, mais l'homme n'est pas toujours prévisible, surtout lorsqu'il s'agit de goûts et d'odeurs. Les dégustations promettent de résoudre bien des problèmes.

la vente n'est pas encore pour tout de suite 

L'objectif ultime est d'introduire de la viande cultivée de haute qualité dans les rayons des magasins. Cependant, il faudra des années pour atteindre cet objectif. En effet, la réglementation reste très stricte. Une autorisation est nécessaire, ce qui signifie que les producteurs doivent passer par ce que l'on appelle le trajet 'novel food' de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Il s'agit d'un processus compliqué et long, d'une durée d'au moins 18 mois. Il est évident qu'un goût et une texture parfaits sont des critères cruciaux pour y parvenir.

L'odyssée globale de la viande cultivée promet également d'être très coûteuse. Bien que les coûts de production aient déjà fortement baissé ces dernières années, l'aspect financier reste le principal obstacle. Pour l'instant, il n'est pas possible de concurrencer la viande 'normale'. Le secteur espère que les dégustations attireront davantage de personnes intéressées et donc davantage de connaissances et d'idées, afin de réduire les coûts.