Tendances et perspectives pour 2024 au Benelux

Aptean partage les résultats du secteur de l'alimentation et des boissons

Après une année 2023 difficile, les entreprises du secteur de l'alimentation et des boissons se posent de nombreuses questions. Quelles tendances et évolutions auront un impact sur l'industrie alimentaire en 2024? Comment les entreprises du secteur de l'alimentation et des boissons se préparent-elles au changement? Sont-elles confiantes dans leur capacité à poursuivre leur croissance sur un marché difficile? Pour répondre à ces questions, Aptean a interrogé plus de 100 producteurs et distributeurs de produits alimentaires et de boissons aux Pays-Bas et en Belgique. Nous analysons les principaux résultats.

L'enquête

Le panel de recherche interrogé se composait de 110 personnes interrogées dans le domaine de la production et de la distribution de produits alimentaires et de boissons. Près de la moitié d'entre elles occupaient un poste de vice-président, 37% un poste de propriétaire ou de directeur général et 15% un poste de directeur. Tous les secteurs de l'industrie étaient représentés.

L'enquête complète est disponible sur le site d'Aptean.

Tendances

1. Les entreprises ont une mentalité de croissance

L'industrie des aliments et des boissons a connu une nouvelle année difficile. Les entreprises ont dû faire face à une inflation croissante, à des coûts d'exploitation plus élevés et à une disponibilité fluctuante des matériaux, tout en essayant de répondre à l'évolution constante des préférences des consommateurs.

Malgré cela, la plupart des organisations restent confiantes quant à leurs performances en 2023 et poursuivront cet état d'esprit de croissance en 2024. 72% des fabricants et distributeurs de produits alimentaires et de boissons interrogés par Aptean ont déclaré qu'ils s'attendaient à générer plus de revenus en 2023 qu'au cours des 12 mois précédents. En outre, 74% d'entre eux s'attendent à augmenter leurs bénéfices.

En ce qui concerne les plus grands défis du marché, on distingue quatre éléments majeurs. Un quart des personnes interrogées pointent du doigt l'augmentation des coûts d'exploitation, tandis qu'un autre quart déclare que l'évolution des demandes et des préférences des consommateurs est la plus préoccupante. 23% citent le développement durable et le changement climatique et 22% la hausse de l'inflation et des prix des matériaux.

Ces dernières années ont été particulièrement difficiles pour de nombreux secteurs. L'instabilité et le changement sont aujourd'hui des dénominateurs communs à de nombreuses filières. Le résultat positif est que les entreprises ont développé la capacité de s'adapter avec plus d'agilité que jamais. Nous voyons les leaders du marché prendre des initiatives qui les aideront à stimuler la croissance dans un environnement défavorable.

Les hausses de prix sont en partie répercutées sur les consommateurs, ce qui est d'autant plus facile que l'on descend dans la chaîne d'approvisionnement. Par conséquent, les distributeurs sont plus nombreux que les entreprises de production alimentaire à se montrer optimistes à l'horizon 2024. 85% des distributeurs du Benelux ont augmenté leurs ventes annualisées au cours de la dernière année commerciale complète (2021/22), contre 56% des producteurs. Par ailleurs, 79% des producteurs prévoient à nouveau une hausse des ventes en 2023, contre 65% des transformateurs.

Parmi les entreprises dans le secteur de l'alimentation et des boissons, c'est clairement la "survie du plus fort", car elles doivent s'adapter rapidement aux conditions du marché sous peine de stagnation. Mais comment font-elles? D'autres tendances clés identifiées par l'étude offrent une solution possible.

2. Contourner les obstacles à la croissance grâce à l'automatisation

L'automatisation n'est plus une aspiration dans l'industrie alimentaire; c'est une normalité opérationnelle. 78% des entreprises interrogées par Aptean sont dans un processus de transformation numérique (utilisation de la technologie pour améliorer les opérations et remplacer les processus manuels), et une sur dix a mené à bien des projets de numérisation et en a réalisé les avantages.

Les fabricants et distributeurs de produits alimentaires qui utilisent la technologie pour automatiser les tâches et les processus ont connu une croissance des bénéfices légèrement plus élevée (0,5%) au cours de la dernière année commerciale complète que les entreprises qui s'appuient sur des opérations manuelles.

Bien que la différence globale soit modeste, certaines solutions donnent des résultats plus significatifs. Par exemple, les entreprises qui utilisent des logiciels de gestion du cycle de vie des produits (PLM) s'attendent à une croissance des bénéfices de 31% plus élevée en 2023 que celles qui utilisent des processus manuels. De leur côté, les entreprises qui utilisent un logiciel de planification des ressources de l'entreprise (ERP) s'attendent à des bénéfices supérieurs de 28% à ceux des entreprises qui n'ont pas automatisé leurs opérations.

Les systèmes de gestion des relations avec les clients, des opérations de fabrication et de la chaîne d'approvisionnement sont les technologies les plus adoptées jusqu'à présent. C'est logique, en soi, si l'on considère l'importance de la connectivité et de la transparence de bout en bout pour stimuler la croissance de l'entreprise.

D'ici 2024, les entreprises agroalimentaires du Benelux augmenteront leur efficacité en facilitant les flux de trésorerie et de données, en investissant dans des logiciels EDI et BI et dans des plateformes de paiement en ligne. Avec de nombreuses entreprises alimentaires à des stades avancés de la transformation numérique, les priorités d'automatisation de 2024 se concentreront également sur l'optimisation des coûts des secteurs de niche. Par exemple, l'amélioration du processus d'expédition et de la gestion du transport.

Outre l'amélioration de l'efficacité opérationnelle, de nombreuses entreprises du secteur de l'alimentation et des boissons utilisent la transformation numérique pour relever les défis liés à la main-d'œuvre. La pandémie a incité de nombreux professionnels expérimentés de l'industrie alimentaire à prendre leur retraite, et 30% des entreprises du secteur ont déclaré que le manque de compétences et de connaissances était un problème pour leur entreprise. En réponse, 74% d'entre elles ont déjà recyclé ou reconverti leur main-d'œuvre actuelle pour relever les défis actuels en matière de recrutement.

Pour les entreprises qui recrutent de nouveaux talents, les jeunes travailleurs ont des attentes différentes à l'égard du lieu de travail. La maîtrise du numérique est très importante pour ces travailleurs, ce qui crée un solide argumentaire en faveur de l'automatisation et de l'analyse sur le site
.

Le changement générationnel de la garde donne aux marques d'aliments et de boissons l'occasion d'évaluer ce qu'elles attendent de leur future main-d'œuvre et de l'aligner sur leur stratégie de transformation numérique. Par exemple:

• Déterminer quels rôles et tâches nécessitent une contribution humaine et lesquels peuvent être automatisés.
• Vérifier les compétences des employés existants et identifier les lacunes à combler.
• Comprendre les attentes des employés en ce qui concerne l'aménagement du lieu de travail et les outils dont ils ont besoin pour faire leur travail efficacement.

Toutefois, de nombreuses entreprises devront remplacer des technologies obsolètes ou isolées pour devenir une organisation axée sur les données.

L'impact économique de l'automatisation devient également évident lorsque nous comparons les entreprises qui utilisent des logiciels basés sur le cloud
à celles qui utilisent des solutions sur site. L'étude d'Aptean montre que les fabricants et distributeurs de produits alimentaires qui sont déjà passés à un logiciel ERP basé sur le cloud s'attendent à une croissance des bénéfices supérieure de 11% d'ici 2023 par rapport à ceux qui utilisent des solutions sur site.

Innover plus rapidement et utiliser moins de ressources opérationnelles ont été les principaux moteurs de la migration vers le cloud au Benelux, avec 30% des organisations citant cela comme leur principal moteur. Les autres raisons principales sont l'augmentation de la durabilité (28%), la réduction des risques (26%) et l'amélioration de la sécurité (23%).

Bien que les obstacles externes tels que l'inflation, les coûts élevés de l'énergie et les augmentations de prix des matériaux ne puissent être éliminés, les entreprises du secteur de l'alimentation et des boissons peuvent compenser leur impact en rationalisant les méthodes de production et en améliorant l'efficacité opérationnelle.

La preuve en est que les investissements prévus en 2024 se concentrent sur la facilitation des échanges de données, l'amélioration des flux de trésorerie et l'optimisation des domaines sous-investis tels que les processus d'expédition et de distribution.

L'étude d'Aptean a montré que l'automatisation n'est pas seulement un moyen de générer des revenus, c'est un facteur clé de rentabilité. Et comme 52% des entreprises prévoient d'automatiser davantage de tâches au cours des 12 prochains mois, celles qui ne vont pas jusqu'au bout de leur stratégie de transformation numérique risquent de se laisser distancer par les leaders du marché.

3. La BI et l'IA de plus en plus acceptées

L'utilisation de systèmes numériques dans la production et la distribution alimentaires génère plus de données que jamais, et les leaders du marché veulent exploiter ces informations pour prendre des décisions plus intelligentes plus rapidement. Pourtant, 32% d'entre eux estiment actuellement qu'il est difficile d'obtenir et d'analyser rapidement les données relatives à la performance et à l'efficacité de l'entreprise.

L'amélioration de la visibilité, de la précision et de l'accès rapide aux données commerciales est l'objectif commercial le plus important pour les entreprises du secteur de l'alimentation et des boissons du Benelux à l'horizon 2024. En outre, 45% d'entre elles prévoient d'investir dans des outils de business intelligence (BI) pour faciliter le changement.

Outre l'amélioration de la prise de décision opérationnelle, l'investissement dans des outils de BI aidera les entreprises du secteur de l'alimentation et des boissons à s'adapter à l'évolution constante des préférences des consommateurs, ce que 25% des organisations considèrent comme l'un de leurs plus grands défis actuels. Les entreprises qui utilisent déjà des logiciels de veille stratégique spécifiques à leur secteur prévoient d'augmenter leurs bénéfices de 6,9% en moyenne cette année.

Le besoin d'informations exploitables est également à l'origine de l'adoption de l'IA, un tiers des entreprises du secteur de l'alimentation et des boissons ayant déjà mis en œuvre ou utilisé l'intelligence artificielle. L'analyse des données et la prise de décision sont fondamentales pour cet investissement, un quart d'entre elles les citant comme la principale raison d'explorer l'IA.

Bien que l'adoption de l'IA n'en soit qu'à ses débuts, il existe déjà une corrélation intéressante entre les investissements dans ce domaine et les performances financières, notamment en ce qui concerne la croissance du chiffre d'affaires. Les entreprises du secteur de l'alimentation et des boissons du Benelux qui utilisent déjà l'IA ont généré, au cours de la dernière année commerciale complète, une croissance des ventes supérieure de 9% à celle des entreprises qui étudient l'éventualité d'utiliser l'IA, et supérieure de 14% à celle des entreprises qui n'ont pas l'intention de déployer l'IA.

En exploitant les données générées par une automatisation accrue, les entreprises du secteur de l'alimentation et des boissons peuvent naviguer plus efficacement dans les conditions commerciales et poursuivre leurs plans de croissance. Le défi auquel sont confrontés les fabricants et les distributeurs de produits alimentaires est la mise en place d'une pile technologique capable de générer des informations complètes. Une entreprise sur quatre admet que l'intégration de systèmes complexes est un obstacle à la croissance, et nous pourrions assister à une augmentation du nombre d'organisations recherchant des solutions de source unique pour faciliter la gestion des données.

Les entreprises du secteur de l'alimentation et des boissons doivent revoir leur pile technologique existante (et les investissements prévus) pour s'assurer que toutes leurs solutions peuvent être intégrées. La mise en place d'un partenariat avec un fournisseur unique peut résoudre ce problème. Les fabricants et les distributeurs devraient également fixer des objectifs clairs pour l'utilisation des outils de BI et d'IA afin de s'assurer que les investissements dans l'analyse et les capacités prédictives stimulent la croissance de l'entreprise.

4. La résilience de la chaîne d'approvisionnement est une priorité

2023 a été une nouvelle année perturbée pour la logistique de la chaîne d'approvisionnement, avec des pénuries de main-d'œuvre et de compétences, des conflits géopolitiques et des conditions météorologiques extrêmes qui ont eu un impact sur le flux mondial de marchandises. L'amélioration de la résilience de la chaîne d'approvisionnement pour gérer ces perturbations est le deuxième objectif des entreprises agroalimentaires du Benelux en 2024 (après l'amélioration de l'accès aux données commerciales), les grandes entreprises étant les plus préoccupées par le renforcement de leur réseau de fournisseurs.

La tactique la plus recherchée jusqu'à présent est l'utilisation de la technologie pour améliorer la visibilité de la chaîne d'approvisionnement; 62% des organisations l'ont fait au cours des 12 derniers mois. C'est logique, car trois entreprises sur dix ont déclaré à Aptean, dans l'enquête de l'année dernière, que la visibilité de la chaîne d'approvisionnement était une question centrale.

À l'avenir, l'amélioration de la gestion des relations avec les fournisseurs sera essentielle à la résilience de la chaîne d'approvisionnement d'ici 2024, la moitié des entreprises interrogées par Aptean prévoyant de rationaliser leur processus d'intégration, tandis que le même chiffre envisage d'utiliser davantage de fournisseurs étrangers.

Parallèlement, 46% prévoient d'améliorer la traçabilité au cours des 12 prochains mois, tandis que 47% veulent utiliser les données de leur chaîne d'approvisionnement pour améliorer la planification d'urgence et mieux prévoir la demande.

L'automatisation jouera un rôle crucial dans l'amélioration de la logistique de la chaîne d'approvisionnement au cours des 12 prochains mois, car plus d'un tiers des fabricants et distributeurs de produits alimentaires admettent que leurs processus de gestion de la chaîne d'approvisionnement sont encore partiellement ou entièrement manuels.

Les entreprises du secteur de l'alimentation et des boissons doivent analyser les capacités de leur chaîne d'approvisionnement de bout en bout pour déterminer comment améliorer la disponibilité des ingrédients et le contrôle de la qualité et établir des relations plus solides et plus fiables avec leurs fournisseurs. L'automatisation de la chaîne d'approvisionnement s'avérera essentielle pour accroître la résilience.

5. Objectifs pour les initiatives de développement durable

L'impact environnemental est un sujet de discussion majeur dans l'industrie alimentaire, il n'est donc pas surprenant que 87% des producteurs et distributeurs alimentaires du Benelux fassent des efforts significatifs pour devenir plus durables. Il s'agit d'une augmentation considérable par rapport aux résultats de l'année dernière, où 40% déclaraient que la durabilité était une priorité pour leur entreprise.

Ce qui est intéressant, c'est la motivation qui sous-tend les investissements de nombreuses entreprises dans la durabilité. Si la pression sociale est la principale raison de l'introduction d'éco-initiatives, les motivations commerciales la suivent de près. Le développement durable apporte des améliorations commerciales en aidant les organisations à réduire les risques, à améliorer l'efficacité et à acquérir un avantage concurrentiel.

Les données de notre étude suggèrent également que les projets de développement durable entraînent des améliorations économiques. Les entreprises du secteur de l'alimentation et des boissons qui accordent la priorité au développement durable ont enregistré une croissance de leur chiffre d'affaires et de leurs bénéfices supérieure de 24% et 26% respectivement au cours du dernier exercice financier complet, par rapport aux entreprises qui ont consacré moins de ressources à des initiatives respectueuses de l'environnement.

L'élaboration d'une stratégie solide en matière de développement durable est à la fois judicieuse sur le plan commercial et environnemental, car les entreprises du secteur de l'alimentation et des boissons ont la possibilité de réduire leurs coûts d'exploitation et leur empreinte écologique au moyen d'un seul et même programme.

En considérant le développement durable sous un angle commercial, les entreprises du secteur de l'alimentation et des boissons peuvent stimuler la croissance et créer un dossier solide pour investir davantage dans la technologie. Les logiciels de gestion du transport, par exemple, constituent un outil puissant pour optimiser les itinéraires de livraison - et moins de kilomètres parcourus signifie moins d'émissions de CO₂. L'investissement dans les logiciels de gestion du cycle de vie des produits (PLM) se justifie également du point de vue de la durabilité, car la rationalisation de l'innovation produit permet de mettre rapidement sur le marché des formulations et des emballages plus respectueux de l'environnement.

Les références environnementales peuvent également aider les entreprises du secteur de l'alimentation et des boissons à accroître leur part de marché et à augmenter leurs marges à une époque où les consommateurs sont sélectifs quant à la manière dont ils dépensent leur argent. Même dans un climat difficile, 78% des consommateurs néerlandais tiennent compte de la durabilité dans leurs décisions d'achat, tandis que 92% des consommateurs belges pensent qu'ils doivent consommer de manière écologique et sont plus enclins à acheter des produits portant un label écologique.

L'alignement des initiatives environnementales sur les objectifs commerciaux stratégiques permettra aux entreprises du secteur de l'alimentation et des boissons d'investir dans des technologies qui favorisent une croissance durable. En outre, il existe des possibilités inexploitées de devenir durable auxquelles les marques accordent actuellement moins d'importance, comme la réutilisation, le recyclage et l'upcycling, ainsi que la réduction des déchets et de la détérioration tout au long de la chaîne d'approvisionnement.

En considérant le développement durable et la rentabilité comme un même objectif, on contribue également à gagner le cœur des parties prenantes internes, motivées par les résultats commerciaux, d'une part, et des consommateurs qui veulent acheter auprès de marques qui partagent leurs valeurs environnementales, d'autre part.