Transcription
Nous allons maintenant découper la tête.
Il s'agit en fait d'une forme assez simple.
La première tête que j'ai fabriquée en bois à l'âge de 14 ans avait déjà cette forme.
Et j'avais découpé le nez et les oreilles à partir d’une feuille de papier…
Les lignes sont tracées puis on arrive à ce genre de forme.
Donc la tête, comme vous le voyez, c’est toute cette forme-ci.
Et maintenant, elle s’adapte parfaitement sur l’oeuvre.
Vous voyez, petit à petit, on laisse le cuivre flotter et fondre jusqu'à obtenir ce qu’on souhaite.
Voilà, nous allons immerger tout ça.
Nous allons maintenant forger les bras, donc la longueur des bras.
Quand on regarde un corps, on arrive jusqu’aux genoux.
Nous allons donc mesurer, de l'épaule à…
Disons que nous avons les genoux à peu près ici, ou un peu plus haut… cela fait 33, 34 centimètres…
Nous allons donc forger deux bras. Il en faut évidemment deux.
Je vais donc découper un morceau de 68 centimètres.
Donc 68 centimètres. Cela ne doit pas être très précis. Disons que c’est à peu près là. Voilà.
Nous avons maintenant une tige de cuivre complète que nous allons forger.
Vous voyez, c’est bien. C'est à peu près l'épaisseur qui conviendra parfaitement.
Nous allons donc faire en sorte de désépaissir pour obtenir quelque chose de fin.
Nous allons chauffer au maximum jusqu'à ce que ce soit brûlant puis forger avec le marteau lourd.
C'est comme dans le forgeage classique en fait. Comme votre métal…
Bien entendu, plus on frappe longtemps, plus le matériau redevient dur.
Nous allons donc chauffer à nouveau.
Maintenant, les deux bras ont à peu près la même longueur.
Nous allons commencer à les assembler.
Nous allons maintenant faire fondre.
La première chose à chauffer ici est la tige, car c'est ce qui est le plus épais. Ceci ne fait que deux millimètres.
Et voici le bras;
Pour une belle fluidité…
Nous allons donc apporter quelques modifications.
Nous avons réalisé un masque vénitien selon les mêmes techniques de découpage.
Le long nez, la forme, les plumes…
Et puis il y a eu un peu de rectifications. Pour que nous puissions tourner le bras autour.
Voilà. Avant d'assembler le masque, nous allons le polir un peu pour qu'il soit plus brillant.
On utilise un papier de verre de 180, que nous pouvons placer ici autour de l'enclume.
Un peu au niveau des yeux…
Vous voyez les contrastes…
Ici, ces lignes ont été martelées au ciseau.
Euh, et on a fait couler du cuivre ici, au milieu, pour créer une sorte de panache, si l'on peut dire.
Vous voyez, c'est tout de suite beaucoup plus joli quand on a un peu de contrastes…
Normalement, je ne polis pas beaucoup. Seulement certaines pièces.
Nous allons maintenant polir un peu ici, avec un chiffon.
C'est ainsi que l'on commence à voir la différence entre la figure et le masque.
Maintenant, nous allons nous occuper du masque, à travers le bras en fait.
Ici, nous allons devoir effectuer quelques rectifications.
Je vais abaisser le bras un peu plus.
Voilà, avec une pince, nous allons le plier autour.
Comme nous l'avons chauffé, il est encore assez souple. Mais bien sûr, plus on travaille longtemps avec, plus c'est dur.
Je vais maintenant vérifier que le masque s’emboîte bien sur le visage.
Pour qu’il reste bien en place, nous allons le souder avec un matériau d'apport.
Je ne fais ça que pour les petites choses, comme ce bras ici.
Je n'ai plus besoin de forger dessus de toute façon, mais alors il ne peut plus bouger. Il est bloqué de façon permanente.
Il s'agit donc d'une tige dont la température de fusion est plus basse. Justement pour assembler des petites choses. Et pour cela, nous allons prendre une mâchoire plus petite. Ça ici, c’est la grande mâchoire.
C'est le bon bruit.
Vous voyez, quand cette flamme bleue…
Le réglage entre l'oxygène…
S'il y a trop peu d'acétylène…
Si je donne trop, la flamme n’est pas bonne. Voilà, comme ça la flamme est bonne.
Il faut donc que le matériau soit rouge.
Vous voyez, maintenant c’est fixé.
C'est du métal en fait.
Oui, ce n'est pas un…
Il s'agit d'un alliage de cuivre et on peut constater une légère différence.
C'est pourquoi je ne l'utilise normalement dans mes travaux que pour les petites pièces.
Nous coupons également l'oxygène et l'acétylène. Comme ça, nous sommes sûrs de ne pas oublier. En effet, il faut faire attention: il s'agit quand même d'un produit inflammable.
Il faut donc toujours privilégier la sécurité.
Ici, j'ai fabriqué un petit chandelier. Vous voyez, c'est une plaque de cuivre qui a été fondue, sur laquelle nous avons ensuite soudé cette pique.
On pourra y enfoncer une bougie, qui sera maintenue par le bras.
Nous voyons maintenant le mouvement vertical, le mouvement horizontal, le mouvement des épaules.
On lève les yeux vers le visage.
Et pourtant, il y a une stabilité dans l’oeuvre.
Nous allons maintenant polir un peu plus certains points, comme les mamelons, le nombril et les vertèbres, afin que tous ces éléments ressortent un peu plus.
Je vais d'abord sécher ça.
Vous voyez: nous n'allons surtout pas nous débarrasser de cette couleur, c'est une belle teinte bleu-vert.
Le but est juste de…
Voilà, pour moi, l'œuvre est maintenant terminée.
Tous les petits détails…
Je touche aussi. C'est la première chose que je fais: toucher. En fermant les yeux.
J’examine s’il n’y a pas d’irrégularités… car j'aime que mon travail soit agréable à caresser.
Le but également est qu’il ressemble à du bronze.
La pièce est maintenant prête à être vernie, je vais donc appliquer un vernis à deux composants.
En fait, il est préférable d'appliquer ce produit au pinceau plutôt qu'au pistolet, car il est alors suffisamment épais pour conserver les couleurs qu'il contient.
Tout ce que j'ai à faire, c'est de graver mon nom. Je le fais normalement ici, puis sur la jambe.
Voilà, c'est terminé. Voici la sculpture de Luc selon la technique de fonte de cuivre. Vous avez aussi une technique que vous maîtrisez parfaitement? Appelez-nous et nous viendrons peut-être vous rendre visite.